Home | Alexander Order | Latest News


Dominique Egret est décédé à Paris

L'éditeur du livre „Arno Breker--Une Vie pour le Beau" était un ami de l'art

 

Auteur Dominique Egret a Château de Noervenich

© Marco-VG

 

Paris (cjb) L'éditeur Dominique Egret est décédé à Paris le 14 Septembre 2008. Il avait eu 71 ans. Dominique Egret: né en 1937, essayiste et chercheur. Spécialiste de l'art plastique, en particulier des différents courants de la sculpture Européenne du 19ième et du 20ième siècle.

Lié à Breker et son éditeur Joe F. Bodenstein depuis 1970, il était leurs correspondant pour la France. Il était donc reconnu par Breker et le Musée Breker comme l' expert de l'artiste. (www.museum-arno-breker.org.)

 

Dominique Egret a dit sur le statuaire Franco-allemand Arno Breker:

« Auguste Rodin--le sculpteur majeur de la tradition classique du début de ce siècle--a eu des successeurs de renom : Charles Despiau et Aristide Maillol. Mai si nous devons mentionner ces trois noms, il faut aussi se rappeler d'une quatrième personnalité représentative de cette école parisienne dont la vitalité humaine était le centre de la créativité artistique : Arno Breker. Je me souviens avec beaucoup de plaisir personnel de ma première rencontre avec Breker à Paris dans les années 20. Deux ans plus jeune que moi, il attirait l'attention par sa vision universelle, sa tolérance et son ouverture d'esprit.

A l'époque, je travaillais entre autres choses, sur des petites sculptures en fil de fer qui étaient montées sur des disques tournants, et que je mettais en mouvement au son de marches militaires allemandes et autrichiennes. Breker trouvait mon travail intéressant, bien qu'il ne supporta en aucune manière la musique militaire. . . Aujourd'hui à des décennies de distance, je puis dire sans la moindre hésitation : Arno Breker est le sculpteur vivant primordial de la tradition classique de notre temps. »(B. John Zavrel, Arno Breker. His Art and Life, West-Art, Clarence 1945) Cette longue citation, particulièrement élogieuse, est tirée d'un texte écrit dans les années soixante-dix par d'Alexandre Calder, sans nul doute le sculpteur américain le plus célèbre du monde. Un avis d'autant plus précieux que les deux artistes ont partagé le même atelier parisien.

C'est dire si modernité et classicisme, art contemporain et figuration réaliste ne s'excluent nullement. Alors qu'on s'interroge, à l'instar du sociologue français Jean Baudrillard, en cette fin de millénaire, sur le devenir de l'art actuel et la pérennité d'un certain nombre de Ð valeurs ð provisoires, nombre découvrent qu'-un certain art, dit moderne, a abouti en réalité à une impasse. Comme l'écrit Jean Clair, directeur du Centre Beaubourg puis du Musée Picasso, et qui ne peut donc être à priori soupçonné d'anti-modernisme primaire, « les années 60 et 70 furent donc une période de glaciation. . . Nivellement. Monotonie. Plongée dans l'indifférencié. La création sembla succomber elle aussi au grand vertige des théories égalitaires. Reflux morose. Un seul regard devait permettre d'embrasser tous les phénomènes de l'art. Un art un, pour tous, par tous. La grande abolition des différences : tournoiement monotone des formules dont on a depuis longtemps oublié le sens. » (Jean Clair, Considérations sur l'état des beaux-arts. Critique de la modernité, Gallimard, Paris 1983)

 

Malheur pour les uns, bonheur pour les autres.

Aujourd'hui, un important public cultivé, lassé des modes et des fausses valeurs, souhaite se ressourcer auprès des vraies valeurs, redécouvrir ce dont une certaine modernité l'avait privé au profit de l'idée ou le pur concept : la beauté. A ces aspirations, l'immense sculpteur allemand (on devrait dire franco-allemand, puisque ce descendant de huguenots français me confiait pouvoir rêver en français, tant ses souvenirs de Montparnasse demeuraient présents cinquante ans plus tard), Arno Breker, qui connut un destin hors du commun, peut parfaitement répondre.

Toute sa vie a en effet été consacrée à la beauté, valeur suprême pour Nietzsche, suivant en cela le chemin tracé par les maîtres éternels de l'art européen, les Grecs Phidias et Praxitèle, le Florentin Michel-Ange, les Français Daumier, Carpeaux (qui exerça une influence profonde sur lui) et Rude."

 

 

© PROMETHEUS 139/2008

PROMETHEUS, Internet Bulletin - News, Politics, Art and Science. Nr. 139, January, 2009